Entretien avec Ilyas Chaoui, photographe

Pour ses 3 concerts “Musique pour cordes” de l'été 2020, l'Ensemble Orchestral Clair de Lune invite Ilyas Chaoui à se joindre à lui. L'occasion de faire le lien entre deux arts, musique et image… Son travail sera exposé sur le lieu des concerts, et le photographe immortalisera sa rencontre avec les musiciens à travers son objectif. Il s'est prêté au jeu de quelques questions-réponses pour introduire cette collaboration prometteuse !


 
 

EOCL : Comment as-tu entendu parler de L'EOCL ? Qu'est ce qui t'as donné envie de te joindre à un projet musical en tant que photographe ?

Ilyas Chaoui : J’ai pu faire la connaissance de l’Ensemble Orchestral Clair de Lune grâce à Agathe Carlier (violoncelliste de l'orchestre, ndlr). On se connaît depuis le lycée et on a pu travailler sur différentes représentations théâtrales ensemble. Quand elle m’a contacté pour ce projet, elle me l’a tellement bien vendu que j’ai tout de suite accepté !

Aussi je n’avais jamais participé à un projet musical comme celui-ci, où j’allais photographier des musiciens et leur instrument, donc j'étais curieux d’en apprendre davantage.

Peux-tu nous parler de ton travail qui sera exposé, et notamment de ta série “poésie en mouvement”?

Je ne suis pas un photographe professionnel, en tout cas je ne fais pas des études pour être photographe, mais architecte. Cependant la photographie est un moyen d’expression qui m’a toujours attiré, puisqu’il permet de figer un instant dans le temps. Dans l’Histoire, la photographie a toujours été un moyen de documenter les évènements qui avaient lieu. C’est un outil très puissant à travers lequel nous pouvons raconter une histoire juste à travers une image. C’est ainsi que j’utilise la photographie dans mon quotidien en tant qu’outil objectif pour mes projets d’architecture, mais aussi comme moyen d’expérimentation et de recherche.

Ilyas Chaoui

Ilyas Chaoui

J’ai toujours eu une fascination pour le mouvement, notamment l’idée de rendre une image figée mouvante. Ce qui m'intéresse c’est le fait de provoquer une réalité nouvelle où nos sens sont perturbés par le fait d’avoir un élément qui sort de l'ordinaire. Une image en mutation, qui se transforme et qui évolue. À travers la série « poésie en mouvement » mon but était de montrer ce qui est invisible à nos yeux, l’âme de la ville. Un mystère qui se cache derrière la photo, un moment, une lumière qui traverse l’espace-temps. Une réalité distordue dans un ensemble figé qu’est l’image. L’univers est en mouvement constant, rien n’est fixe. D’ailleurs, sur cette série de photos, j’avais majoritairement travaillé de nuit car le paysage nocturne, renforçais cette idée de mystère, puisqu’un espace devient sombre et seulement une lumière artificielle l’éclaire. C’est ainsi que nos perceptions deviennent floues : un espace, un lieu que l’on croyait connaitre devient un monde nouveau.

Si tu devais résumer tes photos en 3 mots, lesquels choisirais-tu?

Les trois mots que je pourrais choisir sont : mouvement, floue et inattendue.

Quelle histoire se cache derrière la mystérieuse photo choisie pour l'affiche?

La photo utilisée sur l’affiche des concerts, je l’ai réalisé avec une amie qui fait de la danse, qui s’appelle Margaux Fievet. C’est drôle, parce qu’au départ on ne savait pas vraiment quoi prendre en photo mais c’est en expérimentant, en jouant avec la lumière, un tissu et des mouvements de danse qu’on a pu obtenir quelque chose d’intéressant. C’est une image très abstraite, on perçoit une figure, et des mains qui se meuvent dans le paysage avec une gestuelle très firme et rigide qui me faisait penser aux mouvements du chef d’orchestre lors d’un concert.

Quel lien vois-tu entre la photographie et la musique ?

Une photographie peut en elle-même contenir une musique. On peut regarder une photo et entendre une musique à travers elle. La musique est un art plein de force, de mouvement, de nuances et de notes, de variations et d’harmonies. La musique a le pouvoir de nous transporter, de nous balader et de nous dépayser. Quelque chose que je pourrais tout à fait lier à la photographie.

Qu'est-ce que tu voudrais explorer pendant la semaine de résidence ?

Mon but durant cette semaine sera de rencontrer l’univers musical de L’EOCL, de rencontrer les musiciens, connaitre leurs histoires et leurs instruments, Documenter leur voyage musical, créer des souvenirs mais aussi des images qui pourront retranscrire cette richesse musicale de L’EOCL…


 
 

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Pauline Ngolo